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Afin de limiter l’impact environnemental des équipements électroniques, le recyclage et le reconditionnement des téléphones mobiles en fin d’utilisation est de plus en plus pratiqué. L’acteur majeur du marché de la seconde vie des smartphones, l’entreprise Recommerce, témoigne…
Comment prolonger la durée de vie de sa flotte de smartphones ?
Pour de nombreuses entreprises, la réponse n’a rien d’évident. Nous avons posé la question à Recommerce, acteur clé de l’économie circulaire en France, spécialiste de la reprise de smartphones et tablettes, et de la revente de ces mêmes produits en reconditionnés.
Le reconditionnement s’applique à 97 % des téléphones collectés par Recommerce. Si un téléphone n’a plus de valeur marchande, s’il ne fonctionne plus, s’il est trop ancien ou si ses composants ne peuvent pas être récupérés pour être revendus, alors il fait partie des 3 % restants, c’est-à-dire qu’il est recyclé. Cela signifie que certaines matières premières (l’or, le verre, les plastiques…) vont être récupérées dans le cadre d’une filière spécialisée. C’est souvent le cas par exemple pour les Blackberry équipés d’un clavier physique ou les vieux Nokia.
À noter, l’opération “Objectif O2”, organisée en partenariat avec Recommerce et Reforest’Action a pour objectif de collecter les vieux téléphones des clients de Bouygues Telecom Entreprises pour les valoriser puis les recycler et/ou les reconditionner. Cette opération s’accompagne d’une campagne de plantation d’arbres afin de restaurer les forêts en France. Notre promesse : un téléphone portable collecté = un arbre planté.
Dans tous les cas, voici comment se déroule cette pratique à la fois vertueuse pour la planète et pour la trésorerie des entreprises :
1) Créer une prise de conscience sur la reprise des téléphones
Pour offrir une seconde vie à sa flotte de téléphones portables, il est avant tout nécessaire pour les entreprises de mener une conduite du changement en interne. Cela passe tout d’abord par une prise de conscience simple : ces équipements ont une valeur et elles peuvent les faire reprendre avantageusement au bout de quelques années d’utilisation (beaucoup de sociétés n’ont pas cette information et ne connaissent pas cette possibilité).
Ensuite, et c’est souvent le plus délicat : les entreprises doivent convaincre leurs salariés de rendre leurs anciens téléphones portables quand il y a un changement d’appareil (il faut pour cela qu’elles soient propriétaires des équipements). « Le fait que les salariés gardent leur ancien téléphone est considéré dans certaines entreprises comme un avantage acquis. Il n’est pas évident pour les DRH, les DSI ou les gestionnaires de flottes de faire changer les choses sur ce point », explique William Girard, Directeur reprise B2B chez Recommerce. Les téléphones récupérés auprès des collaborateurs pourront alors faire l’objet d’une proposition de reprise par un acteur spécialisé tel que Recommerce.
2) Établir la liste des vieux téléphones à reprendre
La deuxième étape est de dresser une liste exhaustive des téléphones qu’elle souhaite faire reprendre. « Cette liste nous permet d’évaluer la valeur des produits. Sur la base des modèles listés et de leur état, nous pouvons réaliser une estimation financière la plus objective possible », note William Girard. Cette estimation permettra à l’entreprise de savoir à quelle hauteur elle pourra financer les dépenses liées au renouvellement de sa flotte.
La plupart des entreprises rendent leurs produits au bout de 3, 4 ou 5 ans. « Ce sont des durées d’utilisation supérieures à celles des particuliers, car les sociétés ont compris que la première économie à réaliser, c’est d’utiliser les téléphones le plus longtemps possible », commente William Girard. Une autre raison expliquant ces durées longues est que la qualité des produits s’est fortement améliorée ces dernières années. Les gestionnaires de parcs demandent par ailleurs de plus en plus souvent aux collaborateurs de protéger leur téléphone avec des coques et des protège-écrans.
3) Effacer les données avant le rachat du téléphone
Une fois que les appareils ont été réceptionnés chez Recommerce, ce dernier pratique un effacement en profondeur des données. Parfois, ce n’est pas possible car le compte de l’utilisateur précédent est encore actif. Les produits sont alors mis en quarantaine, le temps que l’entreprise fasse le nécessaire, c’est-à-dire qu’elle supprime le compte, le plus souvent à distance, grâce à son logiciel de management de flotte qui permet de réinitialiser les mots de passe à distance MDM (Mobile Device Management).
« Si le compte ne peut pas être supprimé, le téléphone mobile ne pourra pas être reconditionné et il sera orienté vers une filière de recyclage. Il s’agit d’un dispositif anti-vol et anti-recel. Seul l’utilisateur du téléphone peut légalement supprimer son compte, personne d’autre ne peut le faire à sa place », déclare William Girard. Il est à noter que Recommerce a été certifié ISO 27001, en fin d’année 2022, sur sa capacité à gérer les données personnelles.
4) Tester les produits et remplacer les pièces pour recycler son téléphone
Dès que les données ont été effacées, les téléphones sont testés. En fonction du résultat de ces tests, certaines pièces sont remplacées. « Dans 80 % à 85% des cas, une ou plusieurs pièces doivent être remplacées : la vitre car l’écran est cassé, la batterie, le vibreur, le haut-parleur, sachant que les pièces le plus souvent changées sont la batterie et l’écran », commente William Girard. Presque toutes ces opérations sont manuelles.
5) Revendre son téléphone reconditionné
Une fois que les téléphones se sont refait une beauté (et une santé), l’étape du packaging consiste à les préparer à être de nouveau commercialisés. « Les niveaux d’exigence pour les appareils reconditionnés sont de plus en plus proches de ceux des téléphones mobiles neufs, au niveau par exemple de la garantie, du service après-vente, de la durée de vie de la batterie ou de l’état cosmétique », analyse William Girard.
Les accessoires (chargeur, kit mains libres…) ne sont en revanche pas reconditionnés pour des raisons de coût et d’hygiène.
6) Attester des opérations effectuées
Quand toutes ces étapes ont été réalisées, des documents officiels attestant des opérations effectuées sur les téléphones mobiles sont envoyés au client. « Nous leur indiquons dans quel état nous avons reçu les téléphones, le prix auquel nous les avons rachetés, ainsi que l’impact en termes d’économies d’émissions de CO2 et d’extraction de matières premières. Nous fournissons aussi un certificat d’effacement de données ou, si le téléphone est parti en filière de recyclage, un certificat de destruction », conclut William Girard.
La reprise de flottes mobiles et le reconditionnement des smartphones est une démarche doublement vertueuse. Elle permet tout d’abord de financer partiellement la nouvelle flotte de smartphone durable ainsi que les accessoires et services associés que les entreprises souhaitent acquérir. Elle met par ailleurs sur le marché des centaines, voire des milliers de téléphones, que des acteurs tels que Recommerce ont remis à neuf.
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