Que signifie l’arrêt programmé du réseau historique de téléphonie fixe (le RTC) ?

En France, les lignes de téléphonie fixes classiques (le RTC pour Réseau Téléphonique Commuté) ont commencé à tirer leur révérence. Trop anciennes, plus adaptées aux besoins actuels des abonnés, elles s’effacent progressivement pour laisser place aux technologies haut débit, au tout IP (Internet Protocole) qui offre plus de possibilités. Qu’est-ce que le RTC ? Comment fonctionne-t-il ? Pourquoi arrêter la technologie RTC ? Quel est le calendrier d’arrêt programmé ? Et, enfin, quelles solutions vous propose votre opérateur de téléphonie ? Focus.

C’est quoi une ligne RTC : définition et histoire 

Avec la fin du RTC, pour Réseau Téléphonique Commuté, c’est réellement une page de notre histoire technologique qui se tourne. Face à la naissance puis l’évolution des solutions en haut débit, notre « bon vieux » réseau téléphonique analogique -porté par ses paires de fils en cuivre– cède sa place au tout numérique (IP).

La technologie RTC date du XIXème siècle. Elle avait été déployée dans l’Hexagone au tout début des années 70. Initialement pensé pour un simple usage téléphonique, ce réseau RTC était à son époque une véritable révolution. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si « les demoiselles du téléphone« , ces opératrices qui mettaient d’abord manuellement l’émetteur et le destinataire en relation sont passées à la postérité. La procédure avait ensuite été rendue automatique grâce aux autocommutateurs.

Ce réseau avait ensuite connu plusieurs évolutions avec le RNIS pour Réseau Numérique à Intégration de Services (ISDN en Anglais pour Integrated Services Digital Neetwork) offrant une meilleure qualité et un meilleur débit ; puis avec le DSL (pour Digital Subscriber Line), ne nécessitant plus de numérotation. Ainsi l’utilisateur pouvait appeler tout en ayant accès à Internet. C’est donc une grande page d’histoire technologique qui se tourne, mais aussi un grand changement pour les usagers, dont les entreprises.

Pourquoi arrêter le RTC ?

Mais pourquoi arrêter la technologie RTC ? Plusieurs raisons ont conduit à cette décision. Tout d’abord, l’actuelle place importante occupée par les solutions de téléphonie IP dans l’univers de l’entreprise comme dans celui du marché des télécommunications grand public.

En effet, sous l’impulsion du Plan France Très Haut Débit (1) mis en place en 2013, l’ensemble des moyens mis en oeuvre s’est orienté vers la densification de la couverture nationale en fibre optique.

Car, en effet, malgré un entretien régulier des infrastructures, le réseau analogique porte les marques de son temps. Avec les années, la maintenance était devenue très complexe, voire impossible, et de plus en plus coûteuse. Les dégradations et vols de cuivre étaient également récurrents. Ainsi, les pannes à répétition et les coûts de maintenance sont une des raisons fortes de l’arrêt de l’analogique. L’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Électroniques) a ainsi imposé une fermeture en plusieurs étapes dudit réseau. Un arrêt avec une chronologie précise, afin de permettre aux usagers de muter leurs lignes RCT ou RNIS au profit du numérique.

Le calendrier de la fin du RTC en France 

L’ARCEP, autorité de régulation du domaine, a joué la carte de la prudence. Une prudence de mise étant donné la nature et la criticité de l’enjeu.

Ainsi, le calendrier de la fin du RTC en France se déploie depuis quelques années déjà. Il a débuté avec la suspension de l’ouverture de lignes.

Depuis novembre 2018, il n’est en effet plus possible de commander de nouvelles lignes analogiques.

 

 

Puis a débuté une première vague de fermetures. Depuis 2019, il n’y a plus eu de commercialisation de lignes numériques de base en Métropole, suivie de l’arrêt de la commercialisation RTC en 2020 dans les Territoires d’Outre-Mer, et dans la même logique l’arrêt concernant les lignes numériques de base sur ces territoires.

Dès le 15 octobre 2023, il s’agira d’une nouvelle phrase d’industrialisation de l’arrêt du RTC. Quelques 120 communes réparties dans 7 départements français verront leurs lignes téléphoniques analogiques s’éteindre. Puis, le 15 octobre 2024, ce sera au tour de la troisième vague de débuter avec l’amorçage de la fermeture technique (support physique) des lignes du réseau téléphonique commuté.

Ensuite, selon les prévisions de l’ARCEP, les lignes et services RTC devraient passer du côté du patrimoine historique des télécoms à l’horizon 2030.

Qui est concerné par la fin du RTC ?

Tout le monde est, de près ou de loin, concerné par l’arrêt du réseau analogique. Mais les entreprises et les collectivités sont les premières impactées, avec comme première difficulté d’identifier les appareils fonctionnant avec les lignes RTC. Si, en 2023, chacun a déjà amorcé le tournant en s’équipant de routeurs 4G, de boîtiers internet associés à des batteries autonomes ou encore de carte sim, il demeure néanmoins essentiel de veiller à avoir identifier tous les appareils. C’est un enjeu de première importance car les solutions IP ne constituent pas la seule réponse possible.

Pour exemple, on trouve les lignes RTC au niveau des machines à affranchir les courriers, sur les appareils de télémesure de consommation énergétique des locaux industriels. Mais aussi, dans les services de secours, de téléassistance, dans les ascenseurs, les bornes de secours sur autoroutes, certains terminaux de paiement, ou encore sur des appareils de télétransmission d’actes médicaux à la sécurité sociale. Les entreprises concernées sont donc nombreuses.

Le tout IP : une technologie plus adaptée aux besoins

Ainsi, si votre entreprise est encore équipée d’un standard téléphonique de type PABX qui fonctionne avec des lignes de téléphones RNIS traditionnelles… Et bien il va falloir tout simplement le basculer en IP ou lui trouver un successeur, car l’arrêt du réseau de téléphonie fixe classique est d’ores et déjà en cours.

Robuste mais aujourd’hui irrémédiablement dépassé, il ne fait plus le poids face aux solutions tout IP où la voix et les données sont transportées via des solutions en haut débit, soit par le réseau internet, l’ADSL ou bien encore la fibre optique. Le tout IP est technologiquement plus adapté aux besoins actuels de téléphonie, de mobilité et de collaboration.

En effet, les solutions IP permettent d’accéder à de nombreux services tels que le fait de faire converger les lignes fixes sur les téléphones mobiles, de téléphoner sur son ordinateur ou encore de bénéficier d’un système connecté à d’autres outils de messagerie, de chat ou de visio conférence par exemple.

Pour les sociétés équipées de services reliés au téléphone fixe (standard, alarmes, fax …), l’heure est largement au basculement si ce n’est encore fait. Bien qu’inquiétante pour les entreprises, cette étape indispensable est aussi une bonne opportunité de profiter pleinement des nouveaux usages, comme avec la fibre par exemple, qui permet des débits ultra-rapides pour un tarif moindre.

Des solutions pour passer de la ligne analogique au numérique

Face à ce bouleversement technologique, quelles sont donc les solutions pour passer de la ligne analogique au numérique ? Pas de panique, un large éventail de solutions alternatives existe !

Des solutions ont en effet été déployées pour tous les besoins : bascule sur IP des standards PABX existants, postes isolés transférés sur téléphone portable, gestion des lignes sensibles (alarmes d’ascenseurs et vidéosurveillance). Ou encore, la mise en place d’une solution de téléphonie externalisée dans le cloud opérateurs, offrant plus de services, de souplesse et d’évolutivité.

Chez Bouygues Telecom Entreprises, du côté des solutions de voix sur IP, il existe notamment :

– Le softphone (application permettant aux collaborateurs d’avoir accès à un ensemble de fonctionnalités de téléphonie d’entreprise : messagerie, conférence, annuaire interne, emploi du temps…).

– Le Trunk SIP (service de connectivité transportant la voix, mais qui raccorde aussi votre PBX à la solution BSip, permettant d’associer simplement la téléphonie fixe à Microsoft Teams).

– Le SD-Wan (permet d’affecter la bande passante des liens Internet en fonction des besoins de l’organisation et des équipes, afin de garantir ainsi une qualité de service optimale).

Un grand plan de bascule sur IP initié par Bouygues Telecom Entreprises

Afin d’accompagner au mieux nos clients et partenaires, nous avons opéré dès 2021 la bascule sur IP de nos clients équipés de PABX sur l’ancien réseau RNIS. Chaque client a été personnellement contacté plusieurs mois avant pour se voir proposer une offre de bascule sur IP avec en prime, en fonction de l’éligibilité, un passage sur la Fibre.

Certains clients en ont profité pour changer de solution de standard téléphonique, mais pour la très grande majorité, le standard téléphonique existant a été conservé. À noter que nous nous chargeons de fournir l’ensemble des accès et équipements pour basculer sur IP sans aucun changement pour les PABX déjà présents.

Fin du RTC : où en sont nos voisins ? 

Outre la France, d’autres pays abandonnent également petit à petit ce réseau devenu obsolète avec un calendrier plus ou moins serré, qui dépend de la population et donc du nombre de lignes concernées. Et certains ont quasiment achevé cette transition.

– Autriche : Telekom Austria a été le premier opérateur européen à basculer son réseau en tout IP, dès 2014.

– Hongrie : la transition est complète depuis la fin 2015.

– Suisse : Swisscom a prévu de « faire passer tous les services basés sur la téléphonie fixe traditionnelle à la technologie IP » depuis fin 2017.

– Royaume-Uni : Depuis 2020, il n’est plus possible d’ouvrir une ligne fixe traditionnelle, et British Telecom ambitionne de passer au tout IP d’ici 2025.

– Allemagne : Deutsche Telekom s’était fixé 2018 comme date butoir pour abandonner le RTC et passer au tout IP.

– Espagne, Italie, Grèce : la transition est en cours.

– Etats-Unis : les opérateurs comme AT&T et Verizon sont au IP depuis 2020.

Ce qu’il faut retenir ?

La migration de la téléphonie vers le tout IP est déjà largement enclenchée depuis quelques années, et le processus touche à sa fin avec la troisième vague à venir en 2024.

Nous continuons d’accompagner nos clients dans cette transformation, et proposons des solutions simples à mettre en œuvre, sans aucun impact sur le fonctionnement de la téléphonie des entreprises.

C’est également pour les entreprises l’opportunité de réfléchir à l’évolution de ses usages de téléphonie, et de mettre en place une nouvelle solution de téléphonie externalisée dans le cloud des opérateurs, offrant plus de services, de souplesse et d’évolutivité.

Découvrez nos solution Fin du RTC

Tout ce que vous devez savoir sur la fin du cuivre se trouve ici

 

Source :

(1) https://www.arcep.fr/demarches-et-services/collectivites/le-plan-france-tres-haut-debit-pfthd.html