Depuis 2017, les frais d’itinérance de données au sein de l’espace économique européen ont été supprimés. Cela signifie qu’un forfait mobile français peut être utilisé dans un pays européen, sans coût supplémentaire. Mais qu’en est-il des autres régions du globe ?
Quels sont les coûts réels de ces communications ? Comment s’organisent les opérateurs ? Autant de questions que nous avons posées à Julien Gauchet, chef de produits offres Roaming pour Bouygues Telecom Entreprises.
Pouvez-vous nous rappeler ce que l’on entend par roaming ?
Julien Gauchet : Le roaming est un anglicisme utilisé pour “itinérance”. Pour les opérateurs, il s’agit des communications (appels et internet mobile) émises ou reçues par l’utilisateur lorsqu’il se trouve à l’étranger. Le principe est à différencier des communications initiées sur le sol français à destination d’un autre pays. Selon le pays dans lequel l’abonné se trouve, les frais engagés par l’opérateur pour cette itinérance sont très différents.
Les plus grands écarts se font généralement en fonction des zones géographiques et surtout des accords bilatéraux passés entre opérateurs.
Que représentent ces frais ? Pourquoi cela coûte cher ?
Julien Gauchet : Il faut bien comprendre le principe du roaming. Lorsqu’un utilisateur se trouve à l’étranger, il doit se connecter au réseau d’un opérateur tiers pour passer un appel ou utiliser de la data. Cet opérateur va ensuite refacturer l’opérateur de l’abonné pour la communication passée. Et chaque opérateur de chaque pays applique ses propres conditions pour l’utilisation de son réseau. Dans un même pays, les frais peuvent même fortement différer d’un opérateur local à l’autre. Les plus grands écarts se font généralement en fonction des zones géographiques et surtout des accords bilatéraux passés entre opérateurs.
C’est à dire ?
Julien Gauchet : On considère chez Bouygues Telecom Entreprises plusieurs zones de tarification qui correspondent à plusieurs niveaux de tarifs. Les pays les plus visités par les professionnels sont regroupés dans les zones les moins chères. Nous accordons une grande importance aux destinations dans lesquelles nos clients ont de vraies problématiques business. C’est pourquoi nous orientons nos efforts pour maintenir des tarifs attractifs dans certaines zones géographiques comme l’Amérique du Nord, le Maghreb ou l’Asie. Ces zones de tarification sont d’ailleurs incluses dans certains abonnements ou options à tarifs préférentiels. En revanche, les destinations plus touristiques ou les îles lointaines comme les Maldives ou la Polynésie dont les opérateurs locaux pratiquent des tarifs prohibitifs pouvant aller jusqu’à plusieurs euros le Mo, sont regroupées dans les zones plus chères.
Qu’en est-il en Europe ?
Julien Gauchet : Pour les pays membres de l’UE, les frais supplémentaires ont été supprimés pour l’abonné depuis le 15 juin 2017. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ont été supprimés pour les opérateurs. En effet, à chaque usage, des coûts sont toujours facturés à l’opérateur de l’abonné. Mais tout le monde s’y retrouve car les usages ont été multipliés par 2 en deux ans. Et chaque pays a vu ses communications locales augmenter. Pour les pays où le tourisme est important comme la France, c’est même très intéressant car beaucoup de voyageurs se connectent au réseau des opérateurs nationaux. C’est un échange de bons procédés pour tous les opérateurs européens pour qui la même règle s’applique.
Pour les pays membres de l’UE, les frais supplémentaires ont été supprimés pour l’abonné depuis le 15 juin 2017.