Fin du RTC : quel calendrier et quelles alternatives pour votre entreprise ?

Pendant les dernières décennies, la téléphonie fixe et l’accès à Internet dépendaient entièrement du Réseau Téléphonique Commuté, connu sous l’acronyme « RTC ». Cependant, la fin du RTC est en cours pour laisser place à des technologies plus performantes. En effet, nous sommes entrés dans l’ère du tout numérique et les besoins en termes de débit de données, de latence (temps de transport des données) et de disponibilité sont désormais bien mieux couverts par la fibre optique. Les technologies de Voix sur IP sont très développées et parfaitement adaptées aux besoins des utilisateurs.

Pourquoi la fin du RTC ?

Petit retour en arrière : réalisé par France Télécom, le déploiement du réseau cuivre en France s’est terminé au début des années 1970 et, pendant 50 ans, il a accompagné les Français dans leurs communications et a permis de démocratiser le téléphone fixe. Réservé à la téléphonie pendant une trentaine d’années, il a permis dès les années 2000 la généralisation du haut débit Internet pour tous grâce à l’ADSL et ses nombreuses évolutions (SDSL, VDSL).

Mais ce réseau cuivre est désormais vieillissant, il devient de plus en plus difficile et cher à maintenir (500 millions d’euros par an). Enfin il est dépassé en termes de performances par les réseaux en fibres optiques (FTTH et FTTO) qui se déploient à vive allure dans le cadre du plan France Très Haut Débit dont l’objectif est de raccorder tous les foyers d’ici 2025 et d’améliorer ainsi l’expérience des utilisateurs. C’est pourquoi l’ARCEP a annoncé la fermeture progressive du réseau cuivre à partir de 2023 et jusqu’à fin 2030. Cette fermeture des lignes RTC induit 2 conséquences principales :

• La fin des services téléphoniques de type RTC (connexion directe entre le téléphone fixe et le support physique) ;
• La fin de l’ADSL et ses variantes VDSL et SDSL.

Entre-temps, Orange a cessé la commercialisation de nouvelles lignes analogiques. La Fédération Française des Télécoms, elle, multiplie les opérations de communication afin que chaque utilisateur puisse prendre les bonnes dispositions.

La fin du RTC est donc actée. Si une grande partie des entreprises s’est préparée et a anticipé l’arrêt du Réseau Téléphonique Commuté en migrant leur téléphonie d’entreprise sur des solutions IP, il faut impérativement vous assurer qu’à l’heure où le RTC s’interrompra définitivement, vous n’en subirez pas les désagréments.

Que signifie la fin du RTC ?

Si la fin du RTC peut soulever des interrogations sur le plan technique, il faut toutefois vous rassurer sur sa maîtrise : en effet, les solutions de téléphonie sur IP (VoIP) dans le monde de l’entreprise sont totalement maîtrisées et très développées mais il reste de nombreux sites qui seront, à terme, impactées par l’arrêt des lignes analogiques.

Si la décision d’arrêter la commercialisation d’abord, puis la maintenance du réseau téléphonique commuté a été validée par l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), il y a déjà plusieurs années, c’est parce que ce réseau analogique  arrivait à saturation, et ne pouvait plus répondre à la réalité des besoins des salariés dans les entreprises, dont les usages connectés ne cessent de se multiplier (vidéoconférence, collaboration à distance…).

La fin du RTC doit surtout être considérée comme une opportunité de s’orienter vers des solutions de Voix sur IP plus résilientes, performantes et fiables.

Anticiper la fin du RTC : Les grandes dates de la fermeture

Si la fin du Réseau Téléphonique Commuté présente peu de risques de désagréments majeurs pour les entreprises, c’est aussi parce que l’ARCEP a défini un calendrier rigoureux. En effet, le régulateur des télécommunications ne souhaitait pas créer de dysfonctionnements graves dans le quotidien des particuliers comme des professionnels. C’est pourquoi la disparition des lignes du RTC s’inscrit dans un processus progressif qui a débuté dès 2018.

La stratégie qui a été mise en place consistait d’abord en l’arrêt de la commercialisation de lignes téléphoniques analogiques, avant d’envisager l’arrêt et le démantèlement physique du réseau téléphonique commuté. Le calendrier s’est donc articulé de la façon suivante :

• Depuis le 15 novembre 2018 : arrêt de la mise en production des lignes analogiques en métropole ;
• Depuis le 15 novembre 2019 : arrêt de la mise en production des lignes numériques de base (T0) en métropole ;

Pour préparer ce changement, l’ARCEP a fait preuve de prudence. Avant de « déconnecter » le réseau RTC massivement pour l’ensemble du territoire, des tests ont été réalisés depuis le 15 octobre 2021 dans sept communes-tests : Osny dans le Val-d’Oise, et Concarneau, Elliant, Melgven, Saint-Yvi, Rosporden et Tourc’h dans le Finistère. Et en 2023 dans les 6 communes suivantes : Voisins-Le-Bretonneux dans les Yvelines, Provin dans le Nord, Vivier-au-court, Vrigne-aux-Bois, Issancourt-et-Rumel et Gernelle dans les Ardennes.

Qui est concerné par la fin du RTC ?

Si toutes les conditions ont été réunies par l’ARCEP pour assurer la l’arrêt du RTC en douceur et sans friction, les entreprises doivent néanmoins rester vigilantes. Implanté depuis le XIXe siècle, le réseau de lignes analogiques s’est niché absolument partout, et même dans des équipements qui peuvent être oubliés, mais sont encore en fonction. Il s’agit donc d’anticiper pour identifier si votre entreprise peut éventuellement être concernée par l’arrêt du réseau téléphonique commuté.

Les entreprises disposant d’un accès Numéris T0

Depuis le 15 novembre 2019 en France métropolitaine, et depuis le 15 novembre 2021 dans les outremers, il n’est plus possible de souscrire une ligne de type RNIS T0 (une ligne avec deux canaux téléphoniques, permettant aux utilisateurs d’effectuer deux conversations simultanées).

Cependant, ces lignes sont toujours opérationnelles à ce jour. Une ligne numérique (T0) est le plus souvent utilisée afin de connecter un standard téléphonique d’entreprise (également connu sous le nom de PABX) en utilisant le protocole RNIS (Réseau Numérique à Intégration de Services). La ligne numérique T0 associe en même temps les données et la voix, c’est pourquoi elle peut encore être utilisée en entreprise.

Les entreprises disposant d’un accès Primaire T2

Avant l’avènement de la fibre optique, la téléphonie d’entreprise pouvait être assurée par les lignes T2. Ce type d’accès était très répandu dans le monde de la téléphonie d’entreprise, car il permet d’assurer de quinze à trente communications téléphoniques entrantes/sortantes simultanées. Avec le développement de solutions de téléphonie Centrex et des solutions de raccordement Trunk SIP, le nombre d’accès Primaire T2 est en recul constant.

Alors qu’est ce qui remplace de Réseau Téléphonique Commuté ?

Si la fin du RTC est inexorablement programmée, la téléphonie fixe a encore de beaux jours devant elle. En effet, il existe de nombreuses alternatives pour les entreprises qui sont toujours plus dépendantes de la connectivité de leur organisation et qui sont parfois amenées à passer des appels d’urgence.