Offrir aux collaborateurs un environnement de travail mobile sécurisé, prêt à l’usage et autorisant un usage personnel, c’est le défi qu’un gestionnaire de flotte doit relever quotidiennement. Pour y parvenir, une solution de Gestion de la Mobilité d’Entreprise (EMM) s’impose. Deux experts confrontent leurs points de vue sur les critères de choix…
Eamonn O’MAHONY,
Responsable du Service Après-Vente pour IBM MaaS360 en Europe.
Chef de Produit Partenariats et Services Responsable d’offres EMM – Bouygues Telecom Entreprises
1. Pourquoi une entreprise doit-elle se doter d’une solution de Gestion de la Mobilité d’Entreprise ? A quelles problématiques une telle solution répond-elle ?
EOM : Il n’y a, a priori, pas d’obligation à se doter d’une solution EMM. Par contre il y a des avantages intéressants qu’il faut évaluer quand un client choisi une solution EMM. Je pense notamment à des problèmes de sécurité qui exigent une réponse immédiate comme des virus ou des malwares repérés sur les terminaux, susceptibles d’infecter le système d’information de l’entreprise. Il peut s’agir également d’assurer le déploiement des applications qui ont besoin de sécurité.
Ainsi, pour protéger l’accès au SI et éviter la fuite de données, il faudra organiser la protection des applications et des terminaux sur lesquels elles sont installées. L’EMM est également une réponse aux exigences de conformité à certaines normes ou certifications dans le secteur de l’industrie ou de la santé par exemple.
MD : La principale problématique, c’est la grande diversité des systèmes d’exploitation mobiles et la grande variété d’applications installées sur les terminaux. Par ailleurs, avec le BYOD, il faut impérativement délimiter les usages personnels et professionnels. Enfin dans une optique de sécurité et d’efficacité, il faut uniformiser les configurations et paramétrages de sécurité. Options de localisation, de verrouillage à distance, ou encore gestion des usages à l’international (roaming) sont autant de défis que les entreprises doivent relever au quotidien sur des flottes protéiformes.
2. À partir de quelle taille une flotte doit-elle être gérée par le biais d’une solution d’EMM ?
EOM : Puisque l’utilisation d’un système MDM ou EMM pour gérer un seul terminal n’est pas vraiment justifiée, je dirais que ce serait approprié à partir de 2 terminaux. Nous avons donc chez IBM MaaS360 des clients gérant entre 2 et 200.000 terminaux. Notre système SaaS donc sous service cloud, hébergé, sécurisé et dynamique, délivre un service avec des mises à jour fréquentes et sans besoin d’intervention d’administrateur sur la partie hébergée. Dans tous les cas, et c’est ainsi que nous raisonnons pour IBM MaaS360, l’infrastructure cloud doit répondre aux besoins d’élasticité et de sécurité des utilisateurs.
MD : Nous constatons chez Bouygues Telecom Entreprises, que la taille moyenne des plus petites flottes se situe autour de 20 terminaux mais nous avons aussi des clients avec 5 licences seulement. Mais, la taille de l’entreprise et de sa flotte mobile compte moins que ses usages. Lorsque les collaborateurs sont dispersés sur un vaste territoire, la prise en main à distance pour appliquer des mises à jour ou des paramétrages est indispensable et cela vaut y compris pour des flottes de très petite taille !
3. Quels sont à vos yeux les principaux critères à étudier pour choisir une solution d’EMM ?
EOM : Premièrement, la solution doit être compatible avec les systèmes d’exploitation des mobiles de la flotte que vous avez déjà ou bien que vous pensez acquérir. Cette flotte peut aborder des terminaux strictement d’entreprise ou bien aussi des terminaux personnels des employés en approche BYOD. La facilité de déploiement est un deuxième critère capital. Il faut ensuite vérifier si la solution EMM est facile d’apprentissage et d’utilisation. L’ergonomie de la console d’administration est déterminante car plus de facilité d’usage c’est aussi moins d’heures de formation, et moins de frustration chez les utilisateurs.
D’autre part, la sécurisation du cloud est fondamentale. Le prestataire gère-t-il seul la sécurité, fait-il appel à des partenaires et dans quels pays, autant de problématiques à observer attentivement ? Enfin, il faut se renseigner sur les possibilités pour l’accompagnement technique avant-vente et après-vente, et réfléchir sur les besoins des administrateurs.
MD : L’expérience des utilisateurs est l’élément principal car, sur le plan des fonctionnalités, les leaders de l’EMM proposent des solutions qui se ressemblent beaucoup. C’est sur la qualité des interfaces, la simplicité d’utilisation, la rapidité d’accès à la console d’administration que se fait la différence. Toutefois, il convient de s’assurer de l’évolutivité de la solution car les flottes mobiles changent en permanence, de même que les usages. Si bien que l’EMM doit proposer une architecture modulable et offrir des briques fonctionnelles qui pourront être agrégées à la demande. Enfin, les notions d’accompagnement, de proximité, de support pour répondre à toutes les petites problématiques du quotidien, sont déterminantes.
4. Comment travailler avec l’opérateur pour identifier les EMM les mieux adaptés et comment les évaluer ?
EOM : Les opérateurs téléphoniques sélectionnent des solutions ou possèdent parfois leur propre solution d’EMM. L’entreprise doit choisir la meilleure association entre l’opérateur et la solution. Bouygues Telecom Entreprises et IBM entretiennent une relation très étroite, c’est un vrai partenariat qui cherche à répondre le mieux possible aux attentes des clients en termes de technologie et de paramétrages. Nous nous appuyons sur des équipes techniques étoffées, des personnes qualifiées, expérimentées, qui connaissent le produit en détail.
MD : En tant qu’opérateur, nous cherchons à identifier les meilleures solutions pour nos clients. En amont, nous les aidons à définir leurs besoins en fonction de leur parc mobile, de leur architecture ou des systèmes d’exploitation utilisés. Après avoir analysé leurs usages, nous effectuons des recommandations afin de les accompagner dans une logique de déploiement opérationnel. Dans certains cas, les entreprises font le choix de nous confier les tests et le choix de la solution et nous délèguent l’administration. Cela leur permet de se recentrer pleinement sur le cœur de leur activité tout en s’appuyant sur un interlocuteur unique.
EMM : Définir un plan d’action
Pour Eamonn O’MAHONY, Responsable du Service Après-Vente pour IBM MaaS360 en Europe, une fois la solution EMM choisie, il convient d’entrer en action au plus vite !
« Il faut d’abord prendre quelques mesures de paramétrage comme la mise en place des comptes utilisateur, la création des politiques de sécurité avec les paramétrages souhaités. Il faut ensuite tester l’enregistrement des terminaux puis observer le comportement des utilisateurs et prendre des mesures sur les terminaux. Ensuite, il faut tirer les enseignements des observations avant d’effectuer un déploiement en masse qui passe notamment par une formation pour les administrateurs et les utilisateurs.
On peut également faire des « workshops » entre l’équipe de direction, les administrateurs système et le chef de projet EMM, afin d’assurer que le projet soit cohérent. Il semble par ailleurs pertinent de composer une liste réduite de personnes qui seront en quelque sorte les ambassadeurs du projet et de la technologie. Ces personnes formeront une équipe d’évaluation pour un déploiement complet. Ces ateliers et cette équipe pilote sont des étapes facultatives mais comme tout projet qui impacte la productivité des utilisateurs, il faut les prendre en compte, communiquer, réfléchir, et s’adapter… ».