L’émergence d’une technologie aussi prometteuse que la 5G fait naître de nombreux fantasmes…! Antoine Ribaud, Responsable Partenariats Accélérateur SmartX 5G, revient sur ces idées folles qui circulent sur la 5G.
Idée Folle N°1 :
La 5G va se substituer à la fibre…
Et pourquoi devrait-elle le faire ? Cela constituerait d’abord un non-sens en termes d’investissements financiers pour des opérateurs qui ont travaillé à édifier une couverture à la Fibre Optique depuis de nombreuses années. Mais, surtout, comment imaginer que des activités comme la télémédecine par exemple, puissent renoncer au très haut débit par la fibre, au profit exclusif de la 5G, par nature plus volatile ? Il existera toujours des risques de baisse de débits, d’interruption de signal ou de zones de couverture où la qualité de la connexion sera inférieure à ce qu’elle devrait être. « Il faut donc rester modéré, estime Antoine Ribaud, Responsable Partenariats Accélérateur SmartX 5G. La 5G est bien une révolution mais elle ne peut constituer à elle seule, la panacée de la connectivité ! ».
Idée Folle N°2 :
Mieux vaut attendre la 5G pour s’équiper massivement en IOT
L’une des promesses de la 5G, c’est sa capacité à densifier le nombre de capteurs et périphériques connectés. On parle d’un maillage 10 fois plus dense qu’aujourd’hui. Faut-il pour autant surseoir à investir dans l’IOT en attendant la 5G ? Sûrement pas. Les bénéfices de l’IoT pour de nombreux secteurs d’activité, de la logistique à la vidéosurveillance sont déjà une réalité, même si la 5G constituera un accélérateur indéniable !
Idée Folle N°3 :
Dès l’inauguration de la 5G les débits seront multipliés par 10
Bien que la littérature soit très abondante sur le sujet, la 5G ne permettra pas dans l’immédiat l’explosion de la bande passante. A cela, deux raisons fondamentales : la largeur de spectre et la bande fréquence des 3,5Ghz qui sont régies et octroyées en France par l’ARCEP. « Lorsque l’on évoque un débit décuplé avec la 5G, précise Antoine Ribaud, il est calculé sur les bandes de fréquence millimétriques comme celles qui sont comprises entre le 24 et le 28 GHZ, utilisée aux USA ». En France, la base est fixée dans un premier temps, à 3,5 GHz. S’il est déjà prévu de recourir dans notre pays à des fréquences de 26 GHz, celles-ci n’interviendront que plus tardivement, et pour des usages (notamment industriels), spécifiques. « Les débits augmenteront considérablement avec la 5G, mais pas autant et pas si vite que l’on pourrait l’espérer », confie Antoine Ribaud.
Idée Folle N°4
Grâce à la 5G, nous assisterons à l’avènement des transports autonomes
En matière de transports autonomes, il existe deux écoles. D’un côté, on trouve les constructeurs automobiles qui considèrent que l’intelligence doit être portée par la connectivité (et donc la 5G). De l’autre, les opérateurs qui plaident quant à eux pour que l’intelligence soit intégrée massivement dans les véhicules. « C’est un bras de fer idéologique et technologique, analyse Antoine Ribaud. Faire porter la responsabilité et la sécurité de nos routes sur la seule 5G peut être inquiétant. Il s’agit aujourd’hui de trouver un moyen terme, pour qu’en cas d’indisponibilité de la 5G, même temporaire, les transports autonomes restent pleinement fonctionnels ».
Idée Folle N°5
La 5G va placer la France et l’Europe sous la domination technologique des acteurs chinois
« Huawei est très en avance sur la 5G et sa position technologique est dominante, confirme Antoine Ribaud, mais faut-il pour autant y voir une menace ? ». Qu’il s’agisse d’un fabricant chinois, américain ou japonais, le risque de détournement d’une technologie au profit d’activités d’espionnage est toujours le même. « Les opérateurs ont les savoir-faire nécessaires pour s’en préserver, affirme Antoine Ribaud et les enjeux sont trop importants pour que des épisodes comme la guerre commerciale qui oppose la Chine et les Etats-Unis, ne puissent trouver une issue raisonnable ». Si le risque géopolitique est réel, il demeure néanmoins mesuré !