Associée à l’intelligence artificielle et à l’Internet des objets, la 5G peut désengorger les centres urbains en connectant les moyens de transports aux infrastructures routières. Cela s’appelle la mobilité intelligente…Et c’est pour aujourd’hui !
Vélo, trottinette, scooter en libre-service, voiture en autopartage, transports en commun… les citoyens des grandes métropoles ont l’embarras du choix pour relier un point A à un point B. Encore faut-il connaître les moyens de transport qui s’offrent à eux. C’est tout l’enjeu des plateformes de MaaS (Mobility-as-a-Service) qui réunissent l’ensemble des offres de mobilité.
Sur son smartphone, le voyageur visualise le trajet le plus rapide, économique et écologiquement vertueux. La 5G intervient pour remonter les différents flux de données de transport multimodal et intégrer l’information trafic en temps réel.
Cette dimension temps réel se retrouve dans le concept de voirie intelligente. Nous sommes déjà habitués aux parkings connectés de certains centres commerciaux. Grâce aux capteurs de présence, les automobilistes se dirigent directement vers les emplacements libres sans avoir à tourner « en rond ». L’étape suivante consiste à rendre « intelligente » l’ensemble de l’infrastructure routière à l’aide de l’internet des objets (IoT) et de la 5G.
Réduire « mathématiquement » les embouteillages
Le feu tricolore traditionnel qui immobilise un automobiliste pendant la même durée, quel que soit l’état de la circulation, est appelé à disparaître le premier.
« Au lieu d’une temporisation bête et méchante, un feu connecté peut se déclencher en fonction de la présence ou non des véhicules et des piétons à proximité », avance Olivier Czechowski, business developer à l’Open Lab 5G de Bouygues Telecom Entreprises.
En régulant le trafic routier, une signalisation intelligente se propose de réduire significativement les situations d’engorgement. A l’aide de caméras connectées, le dispositif KesK de la société Les Couleurs du Numérique détecte les véhicules à 100-150 mètres en amont, « ce qui lui permet d’anticiper bien en avance pour agir sur les feux tricolores et éviter l’arrêt des automobilistes. » Présent au dernier salon EcoMotion de Tel Aviv, ITC, ou Intelligent Traffic Control, estime, de son côté, qu’il est possible, à l’aide de l’intelligence artificielle, de baisser de 30% le trafic aux carrefours et d’éviter ainsi «mathématiquement » de nombreux embouteillages.
Une voirie intelligente peut également tenir compte de situations inhabituelles comme des travaux ou un accident de la route. Dans ce dernier cas, le hub de communication de la smart city ouvrira la voie aux services d’urgence en sanctuarisant les accès. Couplée à des lampadaires connectés, cette signalisation intelligente optimise, par ailleurs, l’éclairage public en fonction du trafic nocturne.
Et demain ?
Les véhicules connectés et autonomes « dialogueront » bientôt aussi avec l’infrastructure routière pour connaître l’état du trafic ainsi que celui de la chaussée. Ils seront prévenus en amont de la présence d’un nid de poule ou d’un risque d’aquaplaning. Enfin, la voirie intelligente renforcera la sécurité routière.
« Demain, les équipements de bords de route pourront asservir les véhicules connectés et les contraindre à réduire leur vitesse dans une zone limitée à 30 ou aux abords des écoles », prédit Olivier Czechowski.
Pour interagir à la milliseconde près avec son environnement immédiat, le véhicule autonome fera aussi appel aux promesses de haut débit et de faible latence de la 5G. Pour Olivier Levacher, consultant IoT & 5G chez Bouygues Telecom, la 5G permettra aussi de résoudre des situations de blocage.
« Une IA embarquée ne pourra pas doubler un camion arrêté car il y a ligne blanche. Elle demandera, sur la base des images des caméras, l’accord d’un opérateur humain, situé à distance, avant de manœuvrer »
Enfin, le numérique pourra lever un des freins à l’électrification des flottes automobiles : la disponibilité des bornes publiques de recharge. Avec quelques 470 000 modèles électriques et hybrides en circulation, la France compte en moyenne un point de recharge pour quatorze véhicules selon l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere). Non seulement le parc est restreint mais 20 % des bornes seraient, en moyenne, hors-service.
L’IoT permet de diriger l’automobiliste vers la station disponible la plus proche ou sur son trajet.
Ce que propose notamment la startup Make My Day. Une fois la borne de recharge connectée, il est aussi possible de prévenir les pannes et de déclencher une intervention de maintenance préventive. Le cas échéant, il est même possible de réparer à distance si le dysfonctionnement vient du firmware.
La 5G et l’IA n’ont pas fini de redéfinir les contours et les caractéristiques de la ville de demain. Moins d’embouteillages, plus de fluidité, plus d’agilité, c’est bien ce qui nous attend très prochainement !