Lancée en octobre 2019, La Forge conçoit et développe des solutions d’Intelligence Artificielle (IA) pour les entreprises, avec lesquelles elle s’associe et partage les risques, en investissant directement au capital. Son fondateur, Christophe Tricot a 40 ans et a la fibre de l’Intelligence Artificielle depuis toujours…
Comment avez-vous su que vous étiez fait pour évoluer dans l’Intelligence Artificielle ?
Je l’ai su dès que j’ai eu la chance d’avoir un ordinateur entre les mains. J’ai d’abord créé des petits programmes de code puis je me suis attaquée au développement d’applications de plus en plus complexes. Ce genre de passion vous pousse à aller toujours plus loin. Je pense que ça ne prend jamais fin…
Un métier passion, est-ce pour vous l’assurance du succès ?
La passion, ça présente des avantages et des inconvénients. En l’occurrence, ma passion pour le codage, c’est vraiment une façon de voir le monde. Parfois, elle m’apporte ce qu’il faut de persévérance et de niaque. Parfois, elle tourne à l’obsession. Ma chance -et certainement la raison de mon succès- , c’est que c’est un domaine porteur.
Comment la technologie (réseaux, IoT, THD) accompagne-t-elle votre performance au quotidien ?
Pour moi la technologie est partout. En tant qu’informaticien, je suis fainéant. Il faut comprendre que je préfère développer un programme pour me faciliter le quotidien plutôt que de répondre quotidiennement à un problème, si léger soit-il. C’est la fainéantise qui stimule la créativité.
Pour moi, le très haut débit est indispensable à ma performance et à celle de mon entreprise. J’en suis très dépendant professionnellement et personnellement, car j’héberge chez moi plusieurs serveurs et des services qui tournent dessus, pour faire fonctionner nos programmes d’Intelligence Artificielle. Ces serveurs me permettent aussi de travailler avec tous mes collaborateurs en France et à l’international. Cette solution permet des accès distants aux équipes qui sont par exemple à Saint Jean de Luz, à Tel-Aviv ou encore à Pragues.
Du coup, qu’attendez-vous de votre opérateur ?
J’attends surtout une qualité de service sans faille et une réactivité à toute épreuve. Je préfère payer plus cher et profiter d’un service et d’équipements hauts de gamme.
Cette technologie a-t-elle aujourd’hui un rôle que vous n’auriez soupçonné il y a quelques années ?
La notion d’accès “temps réel” est quelque chose qui me réjouit vraiment. Pouvoir accéder à n’importe quelles données immédiatement et depuis un mobile par exemple, ça a vraiment tout changé. C’est fascinant.
Par exemple, nous développons actuellement un projet dans la mode qui permet aux marques de mieux connaître leur style, leur ADN créatif, grâce à l’analyse de milliers de données, archives, dessins, coupes, collections, à un temps donné et de le confronter immédiatement à d’autres données “tendances” observées au même moment… Nous pouvons ainsi recommander des design alliant ADN de la marque et tendance pour élaborer la collection suivante.
Face à la crise actuelle, le THD et la technologie sont-ils des alliés ? en quoi ?
Évidemment, La Forge n’a même pas 1 an. On peut dire que ses débuts se font en pleine crise ! Heureusement, nous avons pu maintenir l’activité grâce au télétravail. Notre dépendance au réseau est énorme.
Y-a-t-il une innovation/technologie que vous attendez avec impatience ?
La 5G, sans hésiter ! Son arrivée est controversée par les mêmes qui criaient au désastre lors de l’apparition de la 3G. Ce sont les mêmes discours !
Mais en dehors de son débit, je l’attends avec impatience pour les perspectives qu’elle ouvre, notamment grâce à son architecture décentralisée (par rapport à la 4G). Dans de nombreux secteurs (médical, industriel, etc.), elle va en effet permettre de déporter en local des éléments de calcul (l’objet sera intelligent et ne nécessitera pas d’échanger avec un serveur distant) et de développer de nouveaux usages.
Et sinon à part la fibre de l’Intelligence Artificielle, de quoi d’autre avez vous la fibre ?
Oh la la, je suis complètement monomaniaque ! Je n’ai la fibre que de ça. Mais à y réfléchir, je pratique aussi le bricolage dans mon temps libre. Dans tous les cas, j’aime faire, d’où le nom de mon entreprise d’ailleurs.