Concentrer les moyens financiers sur l’usage et non sur la propriété, c’est la tendance actuelle … Initié dans le B-to-C avec les plateformes d’autopartage, d’hébergement chez des particuliers ou d’échange de services et de matériels, cette tendance s’invite aussi en entreprise. Eclairage …
En des temps de concurrence acharnée, de tensions économiques, il faut tout mettre en œuvre pour se recentrer sur son cœur de métier. Pour y parvenir, l’un des leviers consiste à s’affranchir des contraintes inhérentes à la notion même de propriété. Car posséder un bien, un outil, c’est avant tout supporter la charge de son entretien dans le temps… En réorientant votre politique d’investissement vers les seuls éléments stratégiques pour votre activité, vous vous focalisez sur l’essentiel. Pour le reste, la location – adaptée à vos usages –, permettra de disposer du meilleur sans s’encombrer du poids des responsabilités ! Cette dernière apporte en effet une certaine flexibilité sur la consommation d’un bien ou d’un service et permet d’anticiper l’évolution des besoins de l’entreprise et ses collaborateurs.
OpEx vs CapEx : le grand débat
Vous connaissiez déjà le questionnement philosophique de la poule et de l’œuf, les directeurs financiers, quant à eux, débattent sur la pertinence de migrer des sommes d’une consommation de capital (CapEx) vers une consommation de charges d’exploitation inscrites au résultat (OpEx). La location de biens ou de services permet en effet de mobiliser les moyens financiers de l’entreprise non plus sur l’existence physique d’un bien, d’un équipement, mais sur l’utilisation qui en est faite.
Disponibilité et services en plus !
L’exemple le plus communément répandu, c’est la flotte automobile des entreprises. Selon les chiffres du Syndicat national des loueurs de véhicules longue durée (SNLVLD), la LLD (Location Longue Durée) a représenté 21 % des immatriculations de véhicules professionnels neufs sur le marché français en 2016. Les loueurs membres du syndicat ont mis à la route 494 219 véhicules, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2015. L’engouement est certain d’autant que désormais, au-delà de la location, une kyrielle de services y est associée (Entretien, assurance, carte carburant, jusqu’à la gestion des amendes !). Mais déjà, la LLD de la flotte auto est remise en question par les plateformes d’autopartage ! Technavio a récemment publié un nouveau rapport concernant l’autopartage B2B en Europe et dévoile le fait qu’il devrait connaître une croissance de plus de 87% par an d’ici 2019 !
L’opportunité du mode SaaS et du Cloud
Dépassé le cas exemplaire de la flotte automobile, de nombreux pans de l’équipement de l’entreprise et de ses collaborateurs peuvent être loués. Avec le SAAS (Software as a service) et le Cloud, il n’est plus nécessaire d’acquérir les licences des logiciels et applications métiers. Et les avantages sont multiples ! En fonction de l’évolution de vos effectifs, vous ajustez l’abonnement, et ne payez que ce que vous consommez… Une infrastructure qui garantit de toujours disposer des dernières versions à jour (idéal tant sur le plan des fonctionnalités que de la sécurité !) et offre, aux TPE/PME, un niveau de service équivalent aux ETI et grands comptes ! Le rapport d’étude de Tech Pro Research sur le sujet, intitulé Hybrid Cloud : Deployment, drivers, strategies and value, révèle que 68% des entreprises utilisent déjà le Cloud ou l’envisagent très sérieusement. D’ailleurs si l’on considère les 2000 plus grandes entreprises du monde (le classement Global 2000 du magazine Forbes), le taux de migration vers le cloud pourrait s’élever de 18% à 20% au terme de l’année 2017. Autant de bénéfices obtenus grâce à la fibre optique notamment. Une fibre qui contribue par ailleurs aux développements de nouveaux usages télécom, puisqu’un grand nombre de services (postes téléphoniques, PBX, Switch…), peuvent être déployés de la même façon que n’importe quel service « cloud ».
La fin des m2 de bureaux ?
Après les voitures et l’informatique, la location de smartphone connaît à son tour un grand succès avec cet argument-clé : disposer toujours du meilleur de la technologie ! Enfin, pour compléter cet inventaire à la Prévert, nous évoquerons les bureaux partagés. Dans le monde, le nombre d’espaces de coworking a été multiplié par 32 en 6 ans (de 75 en 2007 à 2 423 en 2013), et atteint 390 uniquement en France. Aux Etats-Unis, la société WordPress a revendu ses gigantesques bureaux, constatant qu’avec le HomeOffice, les bureaux étaient 10 fois trop grands pour ses équipes ! Finis les mètres carrés coûteux !
Mais louer ne présente-t-il que des avantages ? La question se pose car en s’affranchissant de la possession des biens et outils de production, l’entreprise s’expose à une certaine dépendance vis-à-vis du loueur. En entrant dans l’ère de l’économie de l’usage, vous luttez contre l’obsolescence en renonçant à un certain contrôle de votre activité… A vous de placer le curseur !